J’ai appris à peindre en fréquentant, à la sortie du lycée, les petits maîtres du pays aixois où mes parents habitaient. Ils se réunissaient dans les années 60 pour peindre dans un atelier en haut du cours Mirabeau et se faisaient appeler avec beaucoup de fierté « les amis de Cézanne » ; l’atelier était sur le chemin de la maison et je dois l’avouer, j’y ai passé plus de temps qu’à l’étude où mes parents me croyaient entrain d’apprendre studieusement mes leçons.
Par la fréquentation de ces vieux messieurs en blouses grises et blanches j’ai acquis ainsi les fondamentaux de la peinture à l’huile qu’ils m’ont religieusement transmis avec passion. Cela m’a servi tout au long de ma vie durant laquelle je n’ai jamais cessé de peindre avec des périodes plus ou moins riches et abondantes.
A partir des années 1990, j’ai orienté mon travail vers la représentation de paysages provençaux et toscans forts en couleurs et parfois même violents. Avec une technique au couteau faite de grands aplats j’ai travaillé sur le visuel, ce que retient l’œil lorsqu’un paysage se déroule devant vous, inondé de soleil, fixant ainsi cet instant précis où l’œil n’arrive plus à soutenir la lumière. Au fur et à mesure que j’avançais dans cette recherche, j’apurais le dessin pour aller à l’essentiel, les formes dessinées par la lumière et le contraste des couleurs.
Après une période provençale tournée vers le paysage et la nature morte, J’ai décidé alors de revenir aux fondamentaux et je me suis plongé dans la peinture flamande de 16ème et 17ème siècle, ses techniques, ses sujets et le travail des clairs-obscurs.
Ma rencontre avec Bruno LEBAILLE, ancien élève de l’école des beaux arts de Paris, peintre de talent et concepteur d’une nouvelle théorie de la ligne dans l’espace et le temps, a été une révélation. J’ai travaillé à ses côtés près de 3 ans ; dans un premier temps sur la théorie et les matériaux puis sur de nombreuses études sur des natures mortes ou des copies d’anciens pour enfin développer ma propre approche en reprenant mes thèmes favoris auxquels j’apportais les possibilités que m’offraient les techniques récemment acquises.